Le discours

Mot d’ouverture
Bonsoir et bienvenue à chacun d’entre vous. Merci d’être ici ce soir.

Merci d’avoir choisi de partager ce moment avec nous, de prêter votre voix, votre énergie et votre cœur à cette fête.

Votre présence ici, c’est le premier pas vers notre œuvre collective de ce soir.

En se rassemblant ici, nous participons à la richesse de notre communauté.

Et c’est dans cet esprit de communauté, de reconnaissance et de respect que nous remercions aussi la nation Kanien’kehá:ka de nous accueillir sur des terres qu’elle occupe depuis des millénaires, des terres qui n’ont jamais été cédées, partageant avec nous ce lieu de célébration et de rassemblement. On espère que les danses qu’on partage ce soir nous inspirent à habiter un réel processus de réparation et de réconciliation.

Ensemble, nous ne ferons pas que remplir les espaces entre nous, nous les transformerons en lieux vivants de partage.

Dans son célèbre discours à l’Assemblée nationale, Catherine Dorion mentionne un film de Pierre Perrault. Dans ce film-là, on voit une scène de party, un party populaire dans les années 60. Les gens jouent leur propre musique, d’autres gens dansent sur cette musique-là, ils sont en relation.

Le party est complètement autonome. Ces gens-là se rassemblent et se suffisent complètement à créer la fête.

Ensemble, nous serons cet espace de relation.

Plus près de nous, Cassandre Lambert-Pellerin du Centre de valorisation du patrimoine vivant explique que dans une veillée de danse, tu rencontres des gens, tu les touches, tu vis quelque chose avec des gens que tu connais pas nécessairement. C’est vraiment une rencontre réelle, tu vis un espèce de moment de grâce hors du temps.

Ensemble, on espère être hors du temps.

 

 

 

Pour l’autrice québécoise Véronique Côté, l’art nous lit, il lie plus fort, plus doux, il lie ailleurs et autrement.

Et pour la dramaturge Rébecca Déraspe, il répond à l’isolement et la solitude:

Y en a beaucoup des gens isolés, Des gens pour qui l’extérieur est hostile. Pis ça me fend de partout à l’idée d’imaginer cette solitude, parce que je pense ben ben ben sincèrement que la solution à ben ben ben des problèmes réside dans ça, dans cette amitié-là. Le sentiment de pas être tout seul, lui, y’est utile.

En se rassemblant ici, nous ne serons pas seuls, nous ne sommes pas seuls.

Pour revenir à Catherine Dorion, elle ajoute que la culture, c’est tout ça. C’est toutes ces façons d’entrer en contact, toutes ces façons très diversifiées d’être ensemble, qu’on invente sur le tas, qu’on perfectionne en passant du temps ensemble et qu’on adapte sans arrêt pour mettre à notre main à mesure qu’on change.

La culture, c’est la richesse la plus belle qui soit, parce que contrairement aux millions de dollars, si elle n’est pas partagée, elle ne vaut plus rien. Elle est l’anticorps naturel contre la solitude.

En se rassemblant ici, par notre volonté de partager un moment ensemble, nous contribuerons à des instants de résonance collective.

Des instants où il nous sera possible d’envisager de nouvelles formes d’amitié, de nouvelles rencontres, de nouveaux rêves.

Est-ce que ce soir, on peut se permettre de redéfinir ensemble qu’est-ce que ça veut dire de fêter?

La culture, c’est la richesse la plus belle qui soit, parce que contrairement aux millions de dollars, si elle n’est pas partagée, elle ne vaut plus rien.

– Catherine Dorion, Discours à l’Assemblée nationale

Les artistes

L’équipe de production
Nos invité.es
Nos interprètes
Notre house band

L'artistique

Répertoire

01

Richelieu
Première représentation: 2016
Chorégraphie: Jonathan C.-Rousseau
Musique: Hommage à Stéphane Landry et Capitaine Trompeur
Câll: Mélina Mauger-Lavigne
Interprètes: Félix Bourret, Ann-Caroline Boisvert-Noël, Rachel Carignan, Katrine Chalifoux, Sébastien Chalumeau, Lou-Anne Denis-Masson, Vincent Dubé, Mariève Mauger-Lavigne, Laurence Paquette, Louis Roy, David Tessier, Ève Tessier

Danse importante du répertoire de La R’voyure, Richelieu faisait partie du tableau Faubourg à m’lasse et reproduisait l’esprit d’une pratique de la danse traditionnelle dans les quartiers plus ouvriers de Montréal au moment de l’exode rural et de la transformation de la société traditionnelle en société industrielle. Les figures de cette danse ont été puisées dans plusieurs sets carrés répertoriés dans la région de la vallée du Richelieu, archivées aux Archives de folklore de l’Université Laval. 

À la suite des derniers projets et dernières réflexions du groupe, en cohérence avec notre démarche, nous avons voulu y ajouter une nouvelle touche en y effaçant toute appartenance au genre.

Fun Fact

Le chorégraphe intègre le câll comme aspect artistique de la chorégraphie. Dans la première version, le câll intégré se faisait en anglais.

Suggestion culturelle

Yaëlle Azoulay, Pierre Chartrand et Martine Billette ont créé un numéro mettant spécifiquement le câll en valeur lors de la dernière édition des Manteaux su’ l’lit pis les bottes dans l’bain à Montréal.

Une veillée de danse c’est que tu rencontres des gens, tu les touches, tu vis quelque chose avec des gens que tu connais pas nécessairement. C’est vraiment une rencontre réelle, tu vis une espèce de moment de grâce hors du temps.

Cassandre Lambert-Pellerin, Podcast: Nous ne sommes pas seuls – Patrimoine vivant

02

Valse de mes parents
Première représentation: 2024
Chorégraphie: Jonathan C.-Rousseau
Musique: Valse de mes parents (composition de Paul Bernier)
Interprètes et collaborateur.trices à la création: Sébastien Chalumeau, Mélina Mauger-Lavigne, Louis Roy, Ève Tessier

La R’voyure a fait beaucoup de recherche autour des danses de couple, notamment la valse, dans les dernières années. Le travail de couple demande une expertise particulière que nous avons souhaité mettre en valeur dans cette chorégraphie. Cette pièce propose une valse dynamique et technique qui demande une collaboration précise de la part des deux partenaires.

La chorégraphie s’est laissée influencer par le principe du bal dans lequel les couples pivotent constamment dans l’espace dans un sens défini.

Fun Fact

Chaque séquence de valse a un nom spécifique pour aider les danseur.ses à se rappeler de la chorégraphie: le chérubin f*cker, le lapin, le spin off, la smoke, la petite douceur et le pas touche.

Suggestion culturelle

Le film Le grand bal, film documentaire français, réalisé par Laetitia Carton. Le film documente la pratique des danses européennes dans le cadre de l’événement majeur Le grand bal de l’Europe qui a lieu chaque année à Gennetines, en France. 

On veut abolir les murs qui se sont dressés entre l’Autre pis nous. On veut retrouver le mot instinct.

Rébecca Déraspe, Combattre le why-why

03

Gatineau
Première représentation: 2014
Chorégraphie: Jonathan C.-Rousseau
Musique: L’air mignonne (Simon Riopel)
Interprètes: Félix Bourret, Katrine Chalifoux, Lou-Anne Denis-Masson, Vincent Dubé, Laurence Paquette, Louis Roy, Isabelle Simard-Lapointe, David Tessier

Cette pièce est fortement inspirée du set de Ste-Cécile-de-Masham, répertorié dans le livre La Danse traditionnelle dans la vallée de la Gatineau. Le chorégraphe a souhaité mettre l’emphase sur tout ce qui entoure les figures dans un set carré (les regards, les micro-mouvements, les déplacements parasites) en utilisant une musique ralentie. La musique évoque une forme de nostalgie et une bienveillance qui se reflètent dans l’interprétation des danseur.ses. Parce que les arts traditionnels, ça peut aussi être doux! 

Fun Fact

L’idée originale de la danse a émergé grâce à la musique, utilisée par l’équipe de musicien.nes lors de la première tournée de La R’voyure en 2013 et entendue sur une base régulière dans les jams du Vices & Versa à Montréal! 

Suggestion culturelle

La Danse traditionnelle dans la vallée de la Gatineau (édition révisée), Raymond Beauchamp, Francine Sicard et Lucien Barrette, 2012.

L’art lie. Il lie plus fort, plus doux, il lie ailleurs et autrement. L’art nous connecte à d’autres humains, présents ou absents.

Véronique Côté

04

Turlutte giguée V2
Première représentation: 2023 (V1)
Chorégraphie: Jonathan C.-Rousseau
Musique: Reel chanté, en décembre 1953, par Pierrot Haché, Le Goulet, Shippagan, N-B – recueilli par Dominique Gauthier – Archives de folklore de l’Université Laval
Interprètes: Rachel Carignan, Katrine Chalifoux, Sébastien Chalumeau, Lou-Anne Denis-Masson, Mariève Mauger-Lavigne, Mélina Mauger-Lavigne, David Tessier

La chanson a toujours fait partie de La R’voyure, que ce soit dans les longs trajets d’autobus en tournée ou dans les projets artistiques sur scène. Turlutte giguée se veut un travail plus précis d’arrimage entre la rythmique d’une turlutte et celle de la gigue. Un merci spécial à Francis Demers qui nous a permis de découvrir cette magnifique turlutte dénichée aux Archives de Folklore de l’Université Laval! 

Cette deuxième version de la chorégraphie réserve quelques surprises.

Fun Fact

À la fin de la pièce, les artistes ont repiqué l’enregistrement tel qu’il a été interprété au moment de la collecte, c’est-à-dire qu’ils font les arrêts exactement aux mêmes endroits que Pierrot Haché pour reprendre leur souffle.

Suggestion culturelle

La Turlutte des Little-Delisle. À noter que Monique Jutras a participé au micro ouvert des Manteaux su’ l’lit pis les bottes dans l’bain à deux reprises (en 2014 et 2017).

Nous nous devons de savoir que la tradition orale existe et que c’est elle qui nous permet de se perpétuer, dans nos enfants, dans les oreilles de ceux qui écoutent.

Natasha Kanape Fontaine, Discours d’ouverture au 10e Festival de l’Innucadie

05

Le mixer
Première représentation: 2024
Chorégraphie et coordination du numéro: Louis Roy
Musique: La gigue à Japhette (du répertoire de Fernand Dionne) / reel du Brae (du répertoire de Preston MacKinnon)
Interprètes: Félix Bourret, Ann-Caroline Boisvert-Noël, Jonathan C.-Rousseau, Katrine Chalifoux, Sébastien Chalumeau, Lou-Anne Denis-Masson, Vincent Dubé, Mélina Mauger-Lavigne, Mariève Mauger-Lavigne, Louis Roy, Isabelle Simard-Lapointe, David Tessier,  Ève Tessier

Interprètes invités: Marianne Beaulieu, Stéphanie Boulay, Andrée-Anne Côté, Anémone Cournoyer-Benoît, Éva Dortélus, Naomie Côté, Gaëlle Ferri-Vézina, Andréanne Juneau, Camille Labrèche, Sarah Leblanc-Gosselin, Alix Moreau, Laurence Proulx, Étienne Rouleau-Mailloux, Cathia Rouleau-Verville, Mathilde Taillon

Par cette pièce, La R’voyure souhaite mettre en valeur la beauté du mouvement artistique des danses folkloriques scéniques tel qu’il s’est décliné dans la deuxième moitié du XXe siècle, en mettant l’accent sur la force du nombre, sur les effets de masse, et sur la mise sur scène du plaisir de la danse. 

Louis Roy s’est inspiré de la bastringue et des figures qui la composent afin d’en faire un mixer nouveau genre qui invite à la rencontre et au plaisir de danser par les nombreux changements de partenaires. 

Pour accentuer la force du rassemblement et de la communauté, le groupe a fait appel à 16 danseur.ses supplémentaires qui ont généreusement accepté de contribuer à cette édition des Manteaux su’ l’lit pis les bottes dans l’bain.

Fun Fact

Certaines des danseuses invitées qui participent à la chorégraphie n’avaient pas dansé depuis plus de dix ans! Une belle occasion de renouer avec le plaisir de la danse!

Suggestion culturelle

La cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Montréal en 1976, où l’on voit les Sortilèges dans des chorégraphies de groupes, en plein cœur du mouvement des danses folkloriques.

Lorsqu’une seule personne rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup de personnes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité.

Friedensreich Hundertwasser

06

Brandy à 3
Première représentation: 2024
Chorégraphie: Louis Roy, à partir de gigues du répertoire de Pierre Chartrand
Musique: Brandy William Gagnon (provenant d’une version de Philippe Bruneau)
Interprètes: Ann-Caroline Boisvert-Noël, Louis Roy, Ève Tessier

Les structures rythmiques en 3/2 et les pas de danse qui les accompagnent sont une véritable richesse du patrimoine immatériel du Québec. Ce brandy à 3 a été créé à partir de pas de brandy enseignés par Pierre Chartrand combinés à une groove moderne et singulière et quelques clins d’œil à une autre chorégraphie de brandy du répertoire de La R’voyure.

La virtuosité et l’originalité des rythmes et des figures du danseur et des danseuses suivent le caractère exalté de la mélodie.

Fun Fact

Il s’agit de la troisième chorégraphie de La R’voyure sur cette même mélodie, les deux premières ayant été créées en 2013, par Sébastien Chalumeau, dont l’une s’inspirait du mémoire de maîtrise de Pierre Chartrand (voir suggestion culturelle).

Suggestion culturelle

Le mémoire de maîtrise de Pierre Chartrand sur le brandy, de l’université de Paris-Sorbonne. Gigue et revivalisme au Québec: l’exemple du brandy.

Ce rythme des pieds devient celui de tous. Le battement de nos cœurs, quelque chose de fort, quelque chose de bouleversant Comme si ce danseur-là me racontait une part cachée, une part oubliée de moi.

Anaïs Barbeau-Lavalette, Pas Perdus: carnet de création

07

Set de l’Outaouais
Première représentation: 2023
Chorégraphie: Jonathan C.-Rousseau, à partir de gigues du répertoire de Martine Billette
Musique: Forester’s clog (trad) / 6/8 de la grave (Rémi Pagé) / Reel à Gilbert Jalbert (Réjean Lizotte)
Interprètes: Ann-Caroline Boisvert-Noël, Félix Bourret, Jonathan C.-Rousseau, Katrine Chalifoux, Sébastien Chalumeau, Lou-Anne Denis-Masson, Vincent Dubé, Mélina Mauger-Lavigne, Mariève Mauger-Lavigne, Laurence Paquette, Louis Roy, Isabelle Simard-Lapointe, David Tessier,  Ève Tessier

Les prestations que l’on peut observer dans les concours de gigue de la Ottawa valley sont généralement structurées en trois styles: la clog, la jig (6-8), puis le reel. Le Set de l’Outaouais tente de reproduire cette structure par une succession de trois pièces musicales ayant chacune une forme rythmique différente. 

C’est à la suite d’un atelier donné par Martine Billette aux artistes de La R’voyure en 2014 que le groupe a commencé à travailler le style de l’Outaouais, notamment dans une chorégraphie (nommée Martine, nous n’étions pas très originaux dans nos noms de danses). Huit ans plus tard, nous avons eu le souhait de creuser davantage le style en y ajoutant de nouveaux pas de son répertoire qu’elle a gentiment voulu partager avec nous.

Fun Fact

Martine Billette a participé à deux reprises aux Manteaux su’ l’lit pis les bottes dans l’bain: en 2014 et en 2023!

Suggestion culturelle

Nous vous proposons de découvrir The Heritage Projekt, un projet musical opérant la rencontre de deux formations (Curly Strings et The April Verch Band) mélangeant de la musique traditionnelle canadienne d’Ottawa Valley et de la musique scandinave.

Ces traces de notre goût du partage, de la fête ou de la danse, sont aussi des marqueurs d’ouverture d’une société en transsudation constante

Jean-François Létourneau, Sébastien Langlois, En montant la rivière

La garde-robe

Costumes

Costumes

La démarche

Au même titre que les arrangements musicaux ou le cheminement chorégraphique, le choix artistique des costumes véhicule ce qu’on veut faire dire à la danse. La R’voyure conscientise cet aspect depuis ses débuts, que ce soit pour rendre hommage à la culture folklorique revivaliste ou pour s’ancrer dans une époque donnée, incluant le moment présent.

À ce propos, La R’voyure a souhaité conjuguer des considérations esthétiques avec sa démarche artistique générale prônant l’authenticité et la spontanéité individuelle en faisant appel à la conceptrice Cloé Alain-Gendreau pour une proposition aspirant à souligner l’universalité, la fluidité et l’intemporalité des arts traditionnels, également explorées au niveau de la musique, du mouvement et de la contextualisation, par Le costume velours : un éclatement cohérent des formes et des couleurs dans l’audace et la décontraction.

Cloé Alain-Gendreau

Conception des costumes

En savoir plus

Cloé Alain-Gendreau œuvre dans le domaine des arts de la scène depuis l’obtention de son diplôme, en 2009, de l’école de théâtre du cégep de Saint-Hyacinthe. Ses réalisations en conception de costumes de scène sont multiples et diversifiées. Elle s’investit dans les domaines du théâtre, du cirque et de la danse et ce qui la fait vibrer plus particulièrement c’est la scène contemporaine. On a pu voir ses conceptions à La Chapelle avec Clap Clap (2012) et Cube blanc (2013); à l’Espace Libre avec Tranche-cul (2014) et La singularité est proche (2017); à la Tohu avec Me, myself and us (2013), et dans l’espace publique avec Grand coup de mauvais coups (2011) et Plyball (2016). Cloé a un intérêt particulier pour la discipline de la danse. Depuis quelques années, elle collabore avec le groupe RUBBERBANDance et le chorégraphe Victor Quijada pour Fils de ville (2017) , Vraiment Doucement (2018), TWIST (2019) et Trenzado (2020). En 2018, elle s’est immiscée dans le monde de la gigue contemporaine avec Les manteaux sullit pis les bottes dans le bain du groupe La R’voyure (2018); Gigue in the Dark (2018) et Sonore Dés_Accord (2019) avec BIGICO. Avec Les Archipels, elle signe la conception de Frictions (2018), Suspendu au sol (2020) et Accolades et quiproquos (2021).

Les partenaires

Merci!

Cette édition des Manteaux su’ l’lit pis les bottes dans l’bain a été rendue possible grâce à nos partenaires